Le Régule, mais qu’est ce donc ?!
Origine du terme « Régule » – Un Voyage Fascinant dans le Monde de l’Alchimie et de la Chimie
Au temps des alchimistes « Regulus »:
Remontons le temps à l’époque des alchimistes, où le mot « Régule » émergeait des profondeurs de leurs creusets, donnant vie à une intrigue métallique. Autrefois dérivé de « Regulus », signifiant petit roi ou roitelet, les alchimistes utilisaient ce terme pour décrire le résultat intrigant, bien que non auréolé de succès, de leurs tentatives de transmutation de minerais divers en l’illustre Or, « le métal roi ».
Imprégnons-nous de cette mystique alchimique. Les sages alchimistes employaient avec élégance le terme « Régule » ou petit roi pour évoquer le culot métallique résidant au fond du creuset après leurs expériences de transmutation. C’était leur manière raffinée de transformer un échec cuisant en une demi-victoire ; ils n’avaient peut-être pas obtenu de l’or, mais ils avaient, tout de même, façonné un métal « un petit roi » regulus.
Le régule en chimie, un outil de classification:
Ce mot, empreint de magie métallique, s’est ensuite répandu dans le domaine de la chimie pour désigner la partie pure du métal issue de la fonte de minerais, particulièrement les sulfures métalliques. Il s’associait alors au minerai d’origine, créant ainsi des termes tels que « Régule d’antimoine », une manière poétique de dire « Antimoine métallique » ou « Sulfure d’antimoine purifié ».
Les apothicaires et marchands, quant à eux, adoptèrent le terme « Régule » pour décrire divers alliages dont l’antimoine constituait la base, comme le fameux « Régule martial », mélange d’antimoine et de fer.
À la fin du dix-huitième siècle, les chimistes modernes délaissèrent progressivement le terme « Régule » pour décrire les métaux purs. Ils lui préférèrent « sulfure » ou « sulfate » pour le minerai, utilisant l’ancien nom du minerai pour décrire sa forme métallique purifiée. Ainsi, le « Régule d’antimoine » devint simplement « antimoine ».
Régule nom générique des alliages antifriction:
Cependant, l’antimoine resta étroitement lié au « Régule » jusqu’au milieu du dix-neuvième siècle, se substituant même à lui dans certains écrits liés à l’art et à l’industrie. Une composition d’alliages pouvait être décrite comme (étain, plomb, régule), traduisant en réalité (étain, plomb, antimoine).
À partir du milieu du XIXe siècle, le terme « Régule » prit une nouvelle signification en mécanique, désignant les alliages antifriction. Cette définition persiste même dans nos dictionnaires actuels.
L’air moderne:
Au cours du XXe siècle, les amateurs de brocante et d’antiquités se sont approprié ce terme pour décrire les sculptures et objets décoratifs en alliage du XIXe et du XXe siècle dont voici les différents noms:
Zinc d’art (95% de zinc) XIXéme.
Étain d’art (90% d’étain) Fin XIXème et Début XXème.
Bronze composition, bronze imitation, simili bronze et de nombreuses autres appellations aguicheuses (composition variable: étain, plomb, antimoine, zinc, bismuth et autre combinaison…) XIXème et Début XXème.
Fonte d’art (composition variable : plomb, étain…) Art déco, alliage de prédilection de la maison d’édition Max LeVerrier (fondeur et sculpteur) et plus récemment la maison Fondica dans les années 90.
Et la restauration du régule dans tout ça?:
Vous l’aurez compris qui dit composition variable dit restauration délicate. L’alliage utilisé doit être clairement identifié afin d’éviter tout dommage supplémentaire. Il est donc préférable de confier votre objet à un professionnel qui saura effectuer sans risque les opérations de soudure, brasage et patine nécessaires à la conservation de votre « trésor ».
L’atelier propose un service de restauration sur régule à destination des particuliers mais aussi des professionnels (antiquaires, horlogers, décorateurs…)